Vieilles coques & jeunes récifs

Frac Île-de-France - Les Réserves (Romainville) | 16 mars au 21 juillet 2024

À la manière de ces corps à la remarquable plasticité, Vieilles coques & jeunes récifs se déploie du Frac Île-de-France aux Réserves, ou inversement, comme les deux temps d’une histoire non linéaire, récits d’assemblages, d’appuis, de supports, d’articulations, de décalages, de déséquilibres et de tensions.

Frac Île-de-France - Les Réserves, 2024
Frac Île-de-France - Les Réserves, 2024 © Ensaders

Le titre de l’exposition, Vieilles coques & jeunes récifs, évoque la métaphore du corps perçu comme une enveloppe vouée à l’entropie, potentiellement concurrencée par de beaux coraux venant la remplacer ou au contraire la ranimer.

Les corps physiques et psychiques, réels ou imaginaires, se développent en réponse à des injonctions et des nécessités de performativité, d’adaptabilité ou encore de traitements : les avancées technologiques permettent la survie comme l’amélioration de la compétitivité, dans le secteur du sport professionnel, mais aussi, plus généralement, dans toutes les sphères qui participent de ce système-monde.

La science-fiction a anticipé ces sujets et continue à inventer des corps, réels, augmentés ou fictionnels qui se situent subtilement les uns par rapport aux autres ainsi que vis-à vis de différents écosystèmes.

Le titre évoque aussi le fait que, contrairement aux idées reçues, la SF puise souvent dans des histoires très anciennes, dont les empreintes profondes qu’elles ont laissé dans les imaginaires sont dures à cerner, ce qui participe de sa capacité habile de décentrement et, là encore, de régénération.

Les œuvres présentes aux Réserves témoignent de dialogues qui se tissent avec d’autres entités (Tracey Moffatt), de rituels qui se performent pour les invoquer, notamment par le biais de la musique et du chant (Robin Girod, Camilo Restrepo, Colin Self). Des mythologies personnelles (Ibrahim Meïté Sikely) émergent alors via des canaux et des réseaux de perceptions et discussions alternatifs (Prune Phi) et, ultimement, de dispositifs de co-création qui les élargissent (Nicolas Faubert & Mona Young-eun Kim).

Une proposition curatoriale de Céline Poulin et Alicia Reymond avec des œuvres d’Alex Ayed, Jimmy Beauquesne, Bruno Botella, Eglė Budvytytė, Nina Canell, Nicolas Faubert & Mona Young-eun Kim, Garance Früh, Robin Girod, Hedwig Houben, Camille Juthier, Taus Makhacheva, Ibrahim Meïté Sikely, Tracey Moffatt, Isadora Neves Marques, Ceylan Öztrük, Clara Pacotte, Hatice Pinarbaşi, Prune Phi, Camilo Restrepo, Colin Self, Ketty Steward & L. M. Cantori, Zin Taylor, Eden Tinto Collins, Jeanne Vicerial et Laure Vigna et une scénographie de rita elhajj et régis badgassarian.

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